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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 14:59
Constitutionnaliser le droit de mourir dans la dignité : une nouvelle étape des libertés personnelles

La fin de vie est la seule certitude de notre vie.

Disposer de soi en toutes circonstances est un droit fondamental. Celui-ci s’inscrit dans une vision universaliste, laïque et émancipatrice des libertés et des droits de la personne.

Le droit de mourir dans la dignité doit être proclamé comme une liberté personnelle dans la Constitution. En effet, une « Constitution est la garantie pour le peuple des droits et libertés qu’il se reconnaît » à lui-même. Dans notre projet politique, « la 6e République est l’occasion de consacrer de nouveaux droits civils et politiques mais aussi personnels, pour une nouvelle étape de l’émancipation humaine », incluant « le droit de mourir dans la dignité (y compris avec assistance), l’accès garanti à des soins palliatifs » (extraits du Programme de la France insoumise l’Avenir en Commun pour 2017, avec Jean-Luc Mélenchon).

Une fois proclamé dans la Constitution, le droit de mourir dans la dignité doit être organisé par la Loi. La loi du 2 février 2016 « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » (la 3ème Loi « Leonetti ») est venue s’ajouter aux lois précédentes protègeant le médecin mais toujours pas les patients puisqu’elle leur refuse d’être au centre de la décision. Fruit du « consensus mou » obtenu par le gouvernement et sa majorité, paralysés par l’ampleur des mobilisations contre le mariage pour tous, cette réforme sociétale, (introduite par cette loi de 2016 à cause du refus des parlementaires de légiférer sur l’euthanasie) est en réalité particulièrement hypocrite et inhumaine : il s’agit de priver volontairement un corps humain, malade, de nutrition et d’hydratation, pour provoquer son épuisement.
En quoi est-ce plus « éthique » qu’une loi qui légaliserait l’aide à mourir et permettrait à celles et ceux qui le souhaitent, de manière consciente et réitérée, de demander et d’obtenir une aide active à mourir – ce qu’on appelle le « suicide assisté »? Quant aux « directives anticipées » par lesquelles le patient peut faire connaître son refus d’un acharnement thérapeutique, si elles sont censées s’imposer désormais au médecin, elles restent toutefois non opposables, lorsqu’elles « apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale » pour le soignant, à l’issue d’une procédure collégiale du corps médical.

Le Parti de Gauche s’associe aux actions menées le 2 novembre 2016, à l’occasion de la Journée mondiale du Droit de mourir dans la dignité, notamment à l’initiative de l’Association pour le Droit de mourir dans la dignité (ADMD). Il sera représenté au rassemblement Place de la République à Paris (17h-19h) par Danielle Simonnet, coordinatrice politique du Parti de Gauche, ainsi que par les secrétaires nationaux Martine Billard, Jean-Charles Lallemand, Sarah Legrain, Paul Vannier.

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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 09:00
photo-pancho-source-le-monde

photo-pancho-source-le-monde

Marisol Touraine se félicite depuis quelques jours d’une baisse du reste à charge des ménages pour l’année 2015.

Comme pour les dépassements d’honoraires, qui ont augmenté en dépit des déclarations contraires du ministère de la santé, Marisol Touraine choisit une fois de plus les chiffres qui l’arrangent.

Si le reste à charge moyen a très légèrement diminué, c’est en grande partie pour les raisons suivantes :

- Un renoncement aux soins croissant des ménages les plus pauvres : il est sûr que renoncer à se soigner évite d’avoir à payer un reste à charge…

- Un nombre croissant de personnes qui souffrent d’une affection de longue durée (cancer, diabète…), dont les soins bénéficient d’une prise en charge supérieure.

Il faut par ailleurs souligner que :

- Le reste à charge pèse quatre fois plus dans le revenu des 10% de ménages les plus pauvres que dans celui des 10% les plus riches.

- Les complémentaires santé sont de plus en plus coûteuses, assurent une prise en charge de moins en moins bonne et sont de moins en moins solidaires.

Dans ces conditions, il n’y a pas de quoi pavoiser.

Des ménages pauvres qui se soignent de moins en moins, une augmentation des affections de longue durée et un système de prise en charge de plus en plus inégalitaire, voilà donc ce qui se cache derrière la communication de Marisol Touraine.

 

Jeudi 8 Septembre 2016

Noam Ambrourousi, co-responsable de la Commission santé du Parti de Gauche

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17 août 2016 3 17 /08 /août /2016 11:15
Depakine   La collusion labos - agences sanitaires - prescripteurs frappe encore

Un nouveau scandale sanitaire vient d’être révélé, celui de la Depakine, antiépileptique commercialisé en France par le laboratoire Sanofi depuis 1967.

Malgré de nombreuses études et alertes concernant les troubles neuro-développementaux" occasionnés par ce médicament chez les enfants des mères sous traitement pendant leur grossesse et l’allaitement, il a fallu attendre 2006 pour que la notice à destination des médecins soit modifiée et ce, malgré les alertes et janvier 2016 pour que la délivrance du médicament devienne interdite sans prescription initiale annuelle par un spécialiste et formulaire signé par le patient.

Or plus de 10000 femmes enceintes ont pris ce traitement entre 2007 et 2016 avec des conséquences terribles sur leurs enfants : Malformations physiques, troubles autistiques, anomalies neurologiques aux conséquences terribles pour leurs vies et celles de leurs familles.

Le lobbying pharmaceutique et les lacunes du système français de pharmacovigilance sont une nouvelle fois responsables d’un scandale sanitaire grave . Ce médicament rapporte 405 millions d’euros par an au laboratoire Sanofi.

Le Parti de Gauche s’associe pleinement à la lutte des associations réclamant la lumière sur cette affaire et la prise en charge des enfants atteints de ces troubles.

Il y a urgence à remettre le secteur de santé au service de l’intérêt général et à créer un pôle public du médicament.

Août 2016

Marie-Laure Darrigade Bellocq Secrétaire Nationale du Parti de Gauche à l'Enfance, la Santé au Handicap et la Protection sociale

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 22:13

  J.P. F. (Parti de Gauche de la Haute Vienne)


Plus de quatre-vingts médecins limousins prennent leur responsabilité, s’appuyant sur des études scientifiques que nul ne peut plus ignorer, ils alertent sur la dangerosité de ces produits dont notre région n’est pas exempte, loin s’en faut, notamment sur les plantations d’arbres fruitiers.


Ils en appellent donc à la réaction urgente de chacun, qui ne pourra vraiment être effective qu’accompagnée d’un engagement ferme et clair des pouvoirs publics locaux et nationaux.
Pesticide-epandage

Car il faut être réaliste, cela suppose « d’inverser le processus de concentration des exploitations et d’y favoriser de manière significative l’accroissement de l’emploi agricole, condition incontournable d’une diminution réellement globale de l’utilisation des pesticides ». C’est tout dire de la justification économique des pesticides et de l’immense défis à relever par la société, celui de l’agroécologie.


Voici leur appel : » Médecins, nous avons choisi le cadre de la semaine pour les alternatives aux pesticides afin de mettre en avant la dimension sanitaire dans ce débat. Elle ne le résume pas car la dimension environnementale est elle aussi incontournable … Nous tenons à préciser que nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais que chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population (ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants).


Car des liens sont établis en milieu professionnel entre l’utilisation de pesticides et certaines pathologies : Des cancers, « Les expositions professionnelles aux pesticides ont été plus particulièrement mises en cause dans les hémopathies malignes lymphoïdes. Des études en populations agricoles suggèrent leur implication dans les tumeurs cérébrales et dans les cancers hormono-dépendants (cancers de la prostate, du sein, des testicules, de l’ovaire »(1) des troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson (2).


« chez l’enfant, l’utilisation domestique de pesticides, notamment d’insecticides
domestiques, par la mère pendant la grossesse et pendant l’enfance a été régulièrement associée aux leucémies et, à un moindre degré, aux tumeurs cérébrales »(1) 

 

Surtout il faut rappeler, comme l’a fait l’INSERM que « près d’un millier de molécules ont été mises sur le marché en France ; les risques liés à ces molécules ne peuvent être évalués faute de données toxicologiques et épidémiologiques suffisantes. »(1)


Si peu d’études ont porté sur l’ensemble de la population et les riverains, plusieurs montrent toutefois que des expositions environnementales sont susceptibles de causer des cancers et des maladies de Parkinson. Comme aux Antilles avec la chlordecone (3) ou chez des riverains exposés à des fongicides de la famille des carbamates et à du paraquat (4).


Or personne ne le conteste, l’imprégnation de la population est générale : les pesticides ont largement contaminé l’environnement, aussi bien les eaux de surface que les eaux de pluie, aussi bien les sols que nos organismes (90% de la population française est contaminée par les organophosphorés) (5). Plus préoccupant, dans la cohorte PELAGIE en Bretagne, seuls 1,6% des échantillons d’urine de femmes enceintes ne contiennent pas de trace des pesticides recherchés(6).


Mais si l’on retrouve une imprégnation à « faibles doses » dans la population générale, cela n’est pas rassurant pour autant : en effet de nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens, substances chimiques soupçonnées d’être l’une des causes de la recrudescence de certains troubles (infertilité, cancers hormonodépendants, obésité, etc.). Parce que leurs effets ne dépendent pas de la dose, mais de la période d’exposition, qu’ils ne sont pas linéaires, qu’ils s’ajoutent à ceux d’autres substances (effet cocktail) et qu’ils sont susceptibles d’être transgénérationnels, les perturbateurs endocriniens sont au centre d’une attention grandissante comme l’a reconnu Madame Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie lors du colloque international sur les perturbateurs endocriniens des 10 et 11 décembre 2012 (7).


Or comme le souligne le rapport sénatorial sur les pesticides et la santé (8), le cadre réglementaire européen ne protège ni les agriculteurs ni les consommateurs puisque l’UE n’a toujours pas validé de méthode permettant de déterminer si un pesticide est un PE ou non. Il faudra donc beaucoup d’études, beaucoup d’argent et beaucoup de temps pour objectiver plus avant ces risques sanitaires que l’on peut craindre dévastateurs.


Aussi nous souhaitons poser deux questions simples :


- Peut-on s’abstenir de prendre des précautions dès maintenant ?

Ce serait à nos yeux totalement inconséquent et irresponsable.


- Des alternatives, économiquement viables sont-elles possibles ?

Nous pensons que Oui, et elles sont connues.


C’est pourquoi les médecins signataires de ce texte se déclarent :

  • Solidaires des demandes d’interdiction des épandages aériens (9), et des mesures de réduction des risques vis à vis des populations vivant à proximité des cultures à forte utilisation de pesticides (signalisation sur les routes et chemins traversant les zones d’épandages, distance de sécurité avec les habitations) et vis-à-vis des agriculteurs (information sur les risques des produits et l’usage des protections individuelles par des institutions distinctes des vendeurs).
  • Solidaires des collectivités territoriales signataires de la charte zéro pesticide.
  • Solidaires de toutes les initiatives qui permettront une transition vers des filières agricoles n’utilisant pas de pesticides. A ce titre l’introduction de l’alimentation biologique dans les cantines scolaires nous parait un moyen à la fois d’obéir à un principe de sécurité sanitaire et de structurer des filières utilisant les principes de l’agroécologie.
  • Solidaires de tous les projets de transition de l’agriculture qui se proposent de stopper et d’inverser le processus de concentration des exploitations et d’y favoriser de manière significative l’accroissement de l’emploi agricole, condition incontournable d’une diminution réellement globale de l’utilisation des pesticides.

Et demandent que notre Région Limousin s’engage résolument vers l’objectif d’une réduction de 50 % des pesticides à l’horizon 2020. »

Liste des médecins signataires au 15 mars 2013

 
Références :
(1) Expertise INSERM « cancers et environnement » octobre 2008
(2) Inscrite au tableau des maladies professionnelles agricoles depuis 2011.
(3) BEH 08-02-2011(bulletin épidémiologique hebdomadaire édité par l’INVS : Institut
National de Veille Sanitaire) Chlordecone aux Antilles : bilan actualisé des risques sanitaire
(4) La Recherche septembre 2009, Les pesticides doublent le risque de maladie de Parkinson S Costello et al, American Journal of Epidémiologie,169, 919, 2009
(5) Institut national de veille sanitaire (INVS) « Exposition de la population française aux
polluants de l’environnement » (volet environnemental de l’étude nationale Nutrition Santé,
septembre 2010). Disponible à l’adresse : www.invs.sante.fr
(6) BEH : du 16 juin 2009
(7) Discours de Delphine BATHO Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de
l’Énergie. Discours d’ouverture de la Ministre lors du colloque international sur les
perturbateurs endocriniens des 10 et 11 décembre 2012 dans le cadre du Programme
National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens.
(8) Rapport sénatorial adopté à l’unanimité des groupes politiques au sénat : « Pesticides, vers le risque zéro », accessible sur le site du sénat : www.senat.fr. Ce rapport dresse cinq
constats : – les dangers et les risques des pesticides sont sous-évalués
– la nécessité d’améliorer la procédure d’autorisation de mise sur le marché des
pesticides (AMM) et le suivi post AMM
– l’absence de protection contre les pesticides à la hauteur des dangers et des
risques
– la nécessiter de mieux cerner les limites des modèles et des pratiques
industriels, commerciaux et agricoles.
– revoir le plan Ecophyto 2018 : conçu à la suite du Grenelle de l’Environnement
en 2008 pour permettre une division par deux de la quantité de pesticides utilisée par la
France à l’horizon 2018, la mission sénatoriale a en effet constaté qu’au tiers de la durée de
ce plan l’usage avait augmenté au lieu de se réduire.
(9) Il existe un principe général européen d’interdiction des épandages de pesticides par
aéronefs mais les Préfectures peuvent accorder localement des dérogations. Le rapport
sénatorial réclame également la fin de ces dérogations.

Lien vers l’article original
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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 22:10

 

 

Par Leila Chaibi, Secrétaire Nationale du Parti de Gauche à l'abolition du précariat

 

Alors qu’une dernière réunion de négociation sur les dépassements d’honoraires est prévue ce lundi 22 octobre, le Parti de Gauche invite les citoyens à participer à une grande distribution de « Cartes Vitales Gold », qui risquent de bientôt remplacer la traditionnelle Carte Vitale si rien n’est fait pour limiter les difficultés d’accès aux soins.


Un français sur 5 déclare renoncer à des soins plus souvent que par le passé, sans parler de tous ceux qui sont forcés de les limiter. Alors que 45% des spécialistes pratiquent des dépassements d’honoraires, combien de français sont obligés de réduire leur budget d’alimentation ou de restreindre leurs dépenses quotidiennes pour pouvoir consulter un ophtalmo ou soigner une carie ?


http://static.quechoisir.org/extension/ufcsite/design/ufc/images/logo.pngLa majorité de la population vit dans un territoire où l’accès aux spécialistes est difficile et plus du quart des Français souffrent d’un accès insuffisant aux médecins généralistes selon l’UFC-Que Choisir. (voir l'article ici)


Dans cette situation d’urgence sociale et sanitaire, le Parti de Gauche dénonce le simulacre d’encadrement en cours. Il demande à la CNAM de ne pas céder, lors de l’ultime réunion de négociation de lundi, aux diktats que veut imposer le secteur ultralibéral de la médecine.


La suppression des dépassements d’honoraires est urgente. Elle doit s’accompagner d’autres modes de rémunération comme le forfait pour améliorer la rémunération des médecins tout en garantissant l’accès la santé pour tous. 


Nous sommes tous les usagers des médecins généralistes, des gynécologues, des ophtalmos, des chirurgiens dentistes, des psychiatres... Retrouvons-nous lundi à 8h30 devant le siège de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie pour une distribution visuelle et symbolique de « Cartes vitales gold », pour empêcher que la santé ne devienne un luxe.

L’accès aux soins est un droit, pas un luxe !

 

RDV lundi 22 octobre, à 8h30, devant l’entrée de la CNAM, 
50 avenue du Professeur André Lemierre, 75020 Paris, métro Porte de Montreuil

 


Pour voir l'article sur le redécoupage des gardes médicales que nos camarades communistes creusois ont publié sur leur blog cliquez ici

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 14:49

hopital-psy

 

L’adoption définitive par le Parlement du projet de loi « relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge » devrait avoir lieu fin juin ou début juillet. Au Sénat, ce texte a suivi un parcours chaotique, la majorité étant divisée à son sujet.


Voici, telles que résumées par le sénateur Jean Desessard, les questions auxquelles doivent répondre les parlementaires lors de l’examen de ce texte : « Faut il avoir peur des fous ? Faut-il punir ou guérir ? Et comment guérir, par la parole ou par la seringue ? »

 

1- Des « fous dangereux »

La différence entre le « fou » et le non fou ne réside pas dans une différence de nature mais dans une différence de degré. En outre, la folie n’est pas une maladie incurable, mais un état, qui peut se déclarer tardivement et, dans de nombreux cas, peut se soigner ! On ne nait pas « fou »/psychotique, et le fait de le devenir à un moment de sa vie ne signifie pas qu’on le reste ad vitam aeternam. Ces idées humanistes, avancées lors de la révolution psychanalytique du début du 20ème siècle, la droite semble les ignorer superbement.

 

Le projet de loi part du présupposé qu’il existe deux catégories d’individus, les fous et les non-fous, et désigne le malade psychiatrique comme un « autre » absolu. Pourtant, on estime qu’un quart à un tiers de la population française souffre de troubles psychiques. Comme l’a dit le sénateur Jack Ralite, du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, dans le débat sénatorial : « La folie est fragilité et composante incontournable de l’être humain ».


Plus inquiétant encore, dans le contexte sécuritaire actuel, le projet de loi procède à un amalgame ahurissant entre délinquance et maladie mentale : ses dispositions sous-entendent que le fou est un être dangereux dont la société doit se protéger. Pourtant, seuls 2,7 % des actes de violence sont commis par des personnes atteintes de troubles psychiatriques (alors qu’elles sont victimes d’actes délictuels quinze fois plus que la moyenne). Le projet de loi n’envisage la folie que sous l’angle du trouble à l’ordre public.

 

Les médecins souhaitaient pourtant en finir avec cette notion en matière de psychiatrie, pour la remplacer par la notion plus restrictive de mise en danger d’autrui. On peut en effet troubler l’ordre public sans menacer personne. Leur demande est loin d’avoir été entendue !

2- Une obligation de guérir

Actuellement, les hospitalisations sous contraintes, c’est-à-dire sans le consentement du malade, représentent moins de 20 % des enfermements psychiatriques. Si elles sont parfois nécessaires, elles concernent tout de même 70 000 personnes chaque année, soit deux fois plus qu’en Italie ou au Royaume-Uni.

 

Citant Dostoïevski, Jack Ralite a souligné que « ce n’est pas en enfermant son voisin qu’on se convainc de son propre bons sens ». L’hospitalisation sous contrainte a été créée par la loi Esquirol de 1838 et modifiée par la loi Evin de 1990. On en distingue deux sortes. D’une part, l’hospitalisation à la demande d’un tiers. D’autre part, l’hospitalisation d’office qui peut intervenir à la demande du Préfet en cas de trouble à l’ordre public. Le projet de loi crée une nouvelle forme : l’hospitalisation pour péril imminent, qui pourra être demandée par un médecin.


Le projet de loi devait répondre à une décision du Conseil constitutionnel de novembre dernier, qui obligeait le législateur à faire intervenir le juge des libertés et de la détention (JLD) dans le cas d’une hospitalisation sous contrainte, cette dernière étant considérée comme une mesure privative de liberté. Le JLD devra statuer quinze jours après l’hospitalisation. Cette mesure parait néanmoins inapplicable tant les JLD croulent sous le travail. On estime que quatre-vingt juges à temps plein devraient être embauchés pour répondre à cette nouvelle mission de la justice. Pour pallier à l’engorgement, le législateur a sorti une botte secrète : la vidéo conférence entre malade, juge et médecin. Une farce quand on connaît le peu de moyens informatiques dont dispose la justice.


Un autre aspect important du texte de loi réside dans les « soins ambulatoires sans consentement ». Quèsaco ?

Durant une hospitalisation sous contrainte, le patient peut recevoir un traitement contre son gré. Cette obligation de prendre des médicaments pourra désormais s’appliquer alors même que le patient ne se trouve plus à l’hôpital. Ces soins ambulatoires sans consentement seront obligatoirement précédés d’une hospitalisation de 72 heures, que certains assimilent à une véritable « garde à vue psychiatrique ».


Cette absence de consentement à la prise de médicament pose véritablement problème eu égard aux libertés publiques. Ils rappellent l’obligation de soins dont peuvent être assorties les sanctions pénales, par exemple pour un violeur.


Est-ce à dire que les malades psychiatriques sont des délinquants qui doivent être soumis, au même titre que des criminels, à l’obligation de se soigner ? En outre, l’essentiel du traitement des psychotiques consiste à établir une relation de confiance entre soignant et soigné pour faire en sorte que le traitement médicamenteux, éventuellement imposé au départ, soit pris de manière volontaire par la suite. Cela exige un véritable dialogue entre les médecins et le malade, et la prise de conscience par le psychotique, de sa maladie.


Quel est dès lors l’intérêt d’un traitement médicamenteux imposé ? Le gouvernement fait de l’affichage sécuritaire. Juges et médecins se transforment en contrôleurs sociaux d’individus considérés non plus comme en détresse, mais comme dangereux.

3- Des moyens pour la psychiatrie !

Le but des soins ambulatoires sans consentement semble aussi de faire de la place dans les hôpitaux psychiatriques. 40 000 places en hôpital psychiatrique ont été supprimées ces vingt dernières années.

 

La valorisation de l’activité en psychiatrie (VAP), l’équivalent de la tarification à l’activité pour la psychiatrie, fait des ravages. Le Dr Paul Machto, psychiatre signataire de la pétition du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, dénonce un « Hôpital-entreprise » entré dans l’ère de la gestion.


Le concept de prévention, s’il se réfère à une notion de normalité, et celui de guérison, s’il se réfère à une normalisation, vont à l’encontre de toute démarche thérapeutique dans le champ de la psychiatrie.

 

Avec cette loi, les fous sont condamnés à devenir « normaux », à coup de médicaments. La manière dont une société traite ses « fous » en dit long sur l’humanité dont elle fait preuve.

 

En matière de soins psychiatriques, et une fois de plus, la droite a fait le choix de la répression et du « moins-disant humaniste ». Le chantier était pourtant énorme, puisque la loi de révision de la loi de 1990 aurait du intervenir depuis plus de vingt ans ; elle n’a jamais été adoptée. Pendant ce temps, les malades et leurs proches souffrent du manque de moyens alloués à la psychiatrie.

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